p 31: "Mais j’attribue au Christianisme et à la propagation de l’histoire d’un fils de Dieu crucifié par amour de l’humanité et ressuscité, au grand élan missionnaire chrétien, la force de déclenchement de la révolution du Mahâyâna au Ier siècle de notre ère. "
4- "Sincèrement emporté par un sujet qui l'anime depuis des années et qu'il traite assez savamment bien qu'il succombe volontiers à des rapprochements acrobatiques, notamment au plan linguistique"
Je ne fais aucun saut logique et classe dans un chapitre nommé "Quelques questions en suspens" des réflexions volontairement sans conclusion qui n’entachent en rien les autres arguments, lesquels ne font que mettre en regard des recherches internationalement reconnues.
5- "sa thèse devient irrecevable en ce qu'elle anéantit la dimension sacrificielle qui est au cœur du christianisme"
Faux: je répète ma thèse, clairement affirmée, dans l'introduction et la quatrième de couverture, et plusieurs fois au cours du livre:
quatrième de couverture: "L'idéal du bodhisattva renonçant au Nirvana et se sacrifiant par compassion pour l'Humanité devenait la valeur suprême du nouveau Dharma se destinant à sauver l'ensemble des êtres."
p 31 : "Mais j’attribue au Christianisme et à la propagation de l’histoire d’un fils de Dieu crucifié par amour de l’Humanité et ressuscité, au grand élan missionnaire chrétien, la force de déclenchement de la révolution du Mahâyâna au Ier siècle de notre ère. "
p 32: Cependant, autour de l'an 80 de notre ère, sous le règne de Kanishka, l'histoire d'un roi et fils de Dieu ayant renoncé à son paradis céleste puis à son royaume terrestre et s'étant laissé crucifier par amour de l'Humanité avait toutes les chances d'avoir atteint les Indes et d'y avoir fortement impressionné les disciples du Bouddha, au point qu'ils l'intégrèrent à un Grand Véhicule en train de voir le jour, et dans lequel il allait prendre, sous un nom, ou des noms différents, une place centrale. Dans ce cas, pourra-t-on me demander, pourquoi le symbole de la croix et l'histoire de la crucifixion ne figurèrent-ils pas dans le nouveau canon? Pour ce qui est de la croix, il ne s'agissait pas pour le Bouddhisme de renoncer à ses propres symboles, ni à sa propre imago mundi, mais d'intégrer un grand être, un Mahâtma, un Grande Âme, comme on dit dans l'Hindouisme, dans sa „Bouddhologie“. Peut-être le Mahâyâna ne voulut-il donc pas s'approprier trop de choses d'un culte étranger et préféra-t-il garder uniquement ce qui avait trait à son esprit et à son enseignement, et était compatible avec le Dharma du Bouddha, refusant ce qui touchait aux épisodes dramatiques de la vie du Christ, et qui rappelait les mortifications de Siddhârta qui ne l'avaient pas mené à l'Éveil ? Peut-être le Grand Véhicule voulut-il mettre l'accent sur la Compassion pour tous les hommes plutôt que sur la souffrance personnelle? Mais nous verrons avec Shântideva quelques siècles plus tard que le sacrifice de son propre corps par le bodhisattva est bel et bien présent dans le Mahâyâna.
p 57 "Et le cheval est lié par le sacrifice védique à la fonction de souverain de l'Univers que revendiquaient les rois hindous ou bouddhistes, et qui a pu être attribuée au Christ par l’Église."
p 91: Bodhisattva masculin et féminin, peau blanche ou vêtue de blanc, assise telle une Vierge en majesté portant un enfant dans les bras, associée au symbole de la corbeille des poissons, traversant les Enfers pour en ressortir ensuite, réalisant de façon mystique et amoureuse, voire érotique, l'union de la Compassion ardente et de la Sagesse, protection des marins, sacrifice de sa propre chair pour guérir son père: toutes les caractéristiques d'Avalokiteshvara – Guan yin ont trait aux épisodes de la vie du Christ et des femmes qui l'entourent.
p 146: Dans les nouvelles traditions du Mahâyâna, il ne s'agissait plus comme auparavant de devenir un arhat pour se dissoudre dans le Nirvâna, mais désormais de revenir dans le Samsara en bodhisattva et « héros pour l'Éveil » afin d'aider tous les êtres. Le sacrifice de soi, y compris de son corps, par compassion, devenait la valeur suprême (...)"
p 24, "Comme pour ce qui est des voyages de Jésus en Inde, je me garderai bien de trancher au sujet du sort qui lui échut sur la croix, bien conscient pourtant que la remise en question du processus de sa mort et de sa résurrection expose à ne pas être considéré comme chrétien ou croyant tout court. Je suspends pourtant mon jugement. L'essentiel n'est pas là pour moi: le Christ est un maître de vie, qui enseigne à être prêt à mourir pour ses idéaux, (...)"
Quelques questions de méthode et de cohérence à la rédaction d'Ultreïa!
Dans Ultreïa, nombreux sont les articles sur l'Islam et le Soufisme. Or, contrairement à moi, le Coran et le Soufisme nient le statut de Fils de Dieu, la mort et la résurrection du Christ, et jamais la thèse de centaines de millions d'hommes, chercheurs et mystiques n'a été jugée invraisemblable ou irrecevable par vous, parce qu'anéantissant la dimension sacrificielle du Christ! Comment justifiez-vous cette contradiction dans vos colonnes?
Lorsqu'un article tel que celui qui concerne mon livre est écrit, il y a plusieurs possibilités:
- la non-lecture du livre. Or, il m'a été dit début 2018: "Votre livre est le prochain que nous allons lire." Donc plusieurs personnes l'ont lu, ce que pourrait confirmer l'anonymat de l'article.
- l'incompétence? Difficile à imaginer.
- l'incompréhension du propos de l'auteur, ce qui me semble là aussi difficile, vue la clarté du texte, soulignée par de nombreux lecteurs, et prouvé par les citations que je viens de faire et les critiques fidèles publiées sur plusieurs sites, Par ailleurs, nous avions longuement discuté avec plusieurs personnes différentes lorsque le livre n'était encore qu'un chapitre de Q(o)uest (éditions Brumerge), puis dans les mois ayant suivi sa publication.
- la crainte sur les conséquences d'une information juste des lecteurs: bouleversement de la version officielle de l'histoire.
- le soupçon sur les intentions de l'auteur? Sans doute, mais cet auteur écrit pourtant:
quatrième de couverture: "L'auteur ne craint pas d'affirmer les origines communes du Christianisme et du Grand Véhicule bouddhiste et d'adresser un message de connaissance réciproque et de réconciliation aussi bien aux représentants religieux et aux universitaires qu'aux Bouddhistes et aux Chrétiens du quotidien."
p 25: "Je ne veux dans ce livre choquer de croyants d'aucun culte, mais rappeler des faits, poser des questions et proposer à ceux qui se divisent de se connaître vraiment."
- la malveillance des auteurs? Je suspends mon jugement...
- l'idée pour les journalistes que la fin justifie les moyens, et qu'en déformant les propos et les vérités de l'auteur, on sert une cause et une vérité plus grande, à savoir celle du Christianisme tel qu'entendu par les journalistes. C'est la reprise en cette année 2018 d'une très vieille méthode, antérieure au Christianisme, reprise par des Chrétiens puissants ou pas depuis toujours, et ayant eu pour résultat bien des échecs et des éloignements de la foi. L'idée que le mensonge, la manipulation, le soupçon, le double langage, la dissimulation, exercés par des personnes possédant la doctrine juste, mènent le public et le commun des mortels à la Vérité, à l'Amour et au Salut...
Outre la déformation des propos de l'auteur, de nombreuses affirmations fausses de l'article posent un grave problème de crédibilité et d'honnêteté dans une revue se présentant comme une référence de sérieux et d'excellence en terme de réflexion et histoire des religions. Ce sont même des éléments basiques de l'histoire religieuse.- Si l'article est l’œuvre d'une personne, comment les autres ont-ils pu le laisser l'écrire? S'il est l’œuvre de plusieurs, comment ont -ils pu valider autant d'erreurs ou de manipulations?
- le "secret" des éléments de théologie: ce "secret" s'est toujours transmis rapidement à des groupes éloignés s'influençant réciproquement, raison pour laquelle on les retrouve dans des contextes très différents.
6- Je cite à nouveau l'article d'Ultreïa! "il (l'auteur) méconnait cependant qu'au Ier siècle, même si des échanges ont pu avoir lieu, la théologie chrétienne reste secrète, ésotérique, peu conceptualisée, et que de nombreuses formulations relatives à la "Mère de Dieu" par exemple, restent encore inarticulées (alors que, par contre, le culte d'Isis s'est répandu) ou que le dogme trinitaire n'est explicite qu'à compter du IVème siècle et qu'il est donc anachronique de considérer qu'on puisse les retrouver d'ores et déjà représentés ailleurs."
- Il n'y rien d'anachronique: avant de devenir dogmes, des traditions se sont toujours transmises très vite sur des générations et des siècles. Il n'est que de penser à l'Immaculée Conception présente sous différentes formes et fêtée le 15 août des centaines d'années avant 1854.
Quant au dogme d'Isis, répandu bien avant le Ier siècle, pourquoi n'avait-il pas touché le Bouddhisme dès l'arrivée d'Alexandre? On ne trouve aucune trace d'Isis dans le Dharma bouddhique, ni avant, ni après J-C... En revanche, la Sagesse Suprême, associée à une figure féminine salvatrice, Mère de tous les bouddha, à l'étoile, faisant traverser l'océan de la vie, semblable à la fois à la Shekhina juive et à la Sophia gnostique, bien présentes, avant le dogme marial, cette Sagesse féminine apparaît progressivement du néant dans le Mahâyâna au Ier siècle de notre ère à partir du Sûtra du Cœur de la Sagesse Suprême avec Avalokiteshvara, uni à elle comme dans les textes gnostiques où Sauveur et Sophia s'unissent dans la Chambre nuptiale. Et la notion de Paradis (sans femmes) apparaît elle-aussi simultanément dans l’Évangile de Thomas et le Mahâyâna dès le Ier siècle...
Enfin, je ne parle précisément pas de la "Mère de Dieu" justement, car il n'y a pas cette notion dans le Mahâyâna, mais bien les éléments que je viens de citer
- la validation exclusive des dogmes est par ailleurs un cautionnement de la supériorité des autorités religieuses, et plus particulièrement de certaines autorités religieuses, alors que la plus grande trahison des idéaux religieux, de la pensée spirituelle et des fondateurs de religions, ou des personnes à leur origine, a malheureusement souvent été le fait de ces mêmes autorités...
L'article représente une trahison à plusieurs degrés:
- la pensée du livre et de l'auteur, dont les entretiens téléphoniques précédents avaient pourtant bien clarifié les intentions et le propos. j'avais en outre expliqué que pour un sujet aussi délicat, un article sous forme d'entretien était le mieux.
- les faits énoncés dans le livre;
- le lectorat et le contrat moral avec les valeurs de la revue. Ultreïa titre: spiritualité, métaphysique, philosophie, ethnologie, symbolisme..., et affiche la connaissance et le dialogue interreligieux, dédiant des dossiers aux religions, mais c'est avant tout une pensée dogmatique qui est exprimée dans l'article, nuisant à la connaissance du sujet traité dans le livre et transmettant clairement un jugement négatif au public.
Au vu des article de la revue, nous sommes entre gens ouverts et cultivés, spirituels et bienveillants... Comment donc expliquer tout cela? Je n'aurai pas de problème à pardonner à l'auteur ou aux auteurs de l'article, et à saluer le geste, si un droit de réponse légitime et digne de ce nom est donné à l'auteur. Cela profitera à tous: public, journalistes, éditeur, auteur, valeurs supposément communes. Un refus serait d'autant plus dommageable pour tous, enfermant chacun dans l'injustice, mais vous-mêmes en seriez les plus grandes victimes, vous le savez, ajoutant encore à l'injustice de l'article.
L'enjeu du livre n'aura échappé à personne... soyons à la hauteur...